La question, certainement, apparaîtra aux yeux de beaucoup de diplômés africains comme absurde et absolument insensée. Mais elle a des replis de subtilités qui la fondent et la justifient amplement.
Voici très brièvement, ce qu’un docteur camerounais dit à propos de cette élite: » nous n’avons pas d’élite intellectuelle, nous avons plutôt des gens qui pérorent continuellement en français et anglais et qui répandent simplement sur le continent, la vision occidentale du monde ».
Il poursuit avec beaucoup de rigueur que ces derniers ont bien la posture de ceux que l’Occident appelle les « assimilés », alors que pendant ce temps, ceux qui parlent réellement de l’Afrique, incarnent les valeurs identitaires africaines et la vision que ce continent porte sur monde, ne sont jamais écoutés, sans doute parce qu’ils n’ont non plus d’espace par lequel ils peuvent aisément porter leur voix.
Au regard du type de casting qui se fait dans le choix des pions actifs dans l’appareil directionnel de nos États en Afrique, pouvons-nous objectivement lui donner tort?
Luc Abaki